Ils sont nombreux à avoir pu faire leurs premiers pas dans le monde de la recherche au Saguenay-Lac-Saint-Jean grâce au soutien de la Fondation de ma vie. Poser des actions pour encourager la recherche au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) est la mission de l’organisation.
Pour Martin Gagnon, directeur général de la Fondation de ma vie, le « U » du CIUSSS n’est pas honorifique. Il faut le soutenir et le développer. C’est pour cela que la Fondation est née, en 2013. Depuis, environ 200 000 $ sont remis chaque année à la relève scientifique.
Mais ces bourses sont beaucoup plus qu’un montant annuel, selon lui. « Ce qui est intéressant, ce sont les retombées que ç’a pu créer, les débuts de carrière que ç’a pu lancer, les étincelles que ç’a pu générer », note Martin Gagnon, rencontré à l’hôpital de Chicoutimi par Le Quotidien.
Le parcours de Karine Tremblay
Parmi les boursiers, on retrouve la chercheuse en pharmacogénétique du CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Karine Tremblay. Celle qui est également professeure à l’Université de Sherbrooke, au département de pharmacologie et physiologie, et nouvellement directrice scientifique de la Biobanque Génome Québec localisée à Chicoutimi a reçu une bourse de 15 000 $, en 2018, pour le démarrage de son projet de recherche sur la colite ulcéreuse.
Cette bourse est l’une des plus difficiles à obtenir pour un chercheur, même si le démarrage est pourtant une étape importante dans son parcours.
« J’ai eu la chance d’avoir ce support-là qui m’a donné tout ce qu’il fallait pour faire mes premiers projets. C’était un projet pilote, à ce moment-là, qui a permis de faire les premières études, de démontrer qu’on était capable de documenter comment fonctionne la réponse aux médicaments dans la colite ulcéreuse et d’obtenir des premières preuves. Tout ça, c’était avec le soutien de la Fondation de ma vie », explique Mme Tremblay.
Ces premières preuves ont ensuite mené à une étude de cohorte, jusqu’à des résultats concrets.
Cette marque de confiance de la Fondation de ma vie a d’ailleurs été un tremplin pour d’autres objectifs. Karine a notamment reçu un financement de 375 000 $ sur trois ans du programme de subventions en aide à la recherche 2023 de Crohn et Colite Canada, pour la suite de cette recherche.
C’est tout ça, la fierté de la Fondation de ma vie. « Si ces projets fonctionnent, si ces protocoles, ces tests-là sont approuvés, après ça, c’est tout le Québec qui va en profiter et ça aura été créé ici au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il y a vraiment des affaires extraordinaires qui se font ici, au niveau de la recherche, et c’est très très particulier », se réjouit M. Gagnon.
Les bourses permettent effectivement aux chercheurs de réaliser un travail colossal à visée provinciale, nationale ou internationale à partir du Saguenay-Lac-Saint-Jean. La Fondation est fière de voir les chercheurs choisir de travailler d’une région pour laquelle ils ont un attachement. Elle se réjouit qu’ils aient l’équipement et l’écosystème pour le faire, alors qu’ils pourraient oeuvrer de partout sur la planète.
Quatre lauréats cette année
Cette année, quatre boursiers ont reçu les grands honneurs.
Ariane Croteau, à la maîtrise en pharmacothérapie avancée à l’Université Laval, aura des sous pour poursuivre ses études en lien avec les réponses aux traitements du cancer du poumon.
Nathalie Desmeules, travailleuse sociale et coordonnatrice clinique pour les services sociaux généraux pour les secteurs de Domaine-du-Roy et de Maria-Chapdelaine, a également été soutenue pour son projet de mentorat avec les étudiants en travail social lors de leurs trois premières années sur le marché du travail. Ses travaux porteront donc sur les effets de ce programme.
La boursière Amélie Taschereau, étudiante à la maîtrise en biochimie, s’intéresse quant à elle aux impacts de la grossesse sur le développement de l’humain au niveau épigénétique, en suivant plus de 1000 femmes et enfants sur plus de dix ans.
Finalement, l’équipe de recherche de Karine Tremblay a également obtenu des fonds pour un projet de recherche qui vise l’utilisation d’un test génétique en soins de premières lignes, donc en médecine de famille, pour les gens qui ont un diabète de type Mody.
Pour la Fondation de ma vie, les avancées qu’apportent toutes ses recherches prouvent que ces dix ans de travail en valaient la peine. « Ce sont des histoires comme celles de Karine, de Cynthia Gagnon, de Marie-Ève Poitras, de Luigi Bouchard, qui entraînent dans leur sillon d’autres personnes qui les voient, comme une deuxième cohorte, une deuxième génération de jeunes qui s’en viennent ici. Ils se disent, si eux ont réussi, c’est qu’il doit y avoir un écosystème tout à fait favorable pour ce qu’on souhaite faire. Ça, ça parle énormément », continue M. Gagnon.